-
#CirquesSansAnimaux
Micha, Glasha et Bony
trois ours de cirque
dans des cellules en FranceOne Voice révèle les images des geôles de Micha, Glasha et Bony, les ours détenus par les Poliakov. Micha est mort ce 12 novembre après avoir vécu quelques semaines une vie de vrai ours, mangeant à sa faim, ayant récupéré du poids et un caractère bien trempé.L'enquête
L'enquête
Survivre en compagnie des rats dans des cellules sombres et froides
Micha, Glasha et Bony, trois ours «de cirque» très âgés, meurent dans une douloureuse agonie.
Micha, Glasha et Bony, les trois ours détenus par le couple de dresseurs Poliakov depuis des dizaines d’années et exploités de chapiteaux en foires, sont séquestrés dans des geôles moyenâgeuses pour leur fin de vie. Pour les autorités, pourtant, tout va bien! Face aux images accablantes que nous dévoilons sur leurs conditions de détention, nous avons déposé une nouvelle plainte pour actes de cruauté contre leurs tortionnaires et demandons leur transfert immédiat dans un sanctuaire.
Quelques dates clés depuis 2018
- 4-16 février 2018 : Micha est exhibé dans un restaurant à Bagnolet Notre plainte est déposée pour mauvais traitements envers un animal sauvage captif.
- 25 juillet 2018 : cette plainte est classée. Nous engageons immédiatement un recours.
- Février-avril 2019 : une inspection de février de la DDCSPP et l’ONCFS (autorités vétérinaires) conclut en avril, en plus des nombreuses et graves non-conformités, que Micha ne doit pas être montré au public car il souffre des pattes.
- Août 2019 : enquête de One Voice et premières images de Micha dans l’enclos extérieur.
- Tout début septembre 2019 : images des ours dans les geôles des Poliakov.
- 6 septembre 2019 : nous déposons plainte pour actes de cruauté et maltraitance par un professionnel avec les centaines d’heures de vidéos.
- 7 septembre 2019 : un vétérinaire équin autorise Micha à parcourir des centaines de kilomètres pour être exhibé.
- 8 septembre 2019 : AVES filme Micha en grande détresse lors d’un spectacle à Racquinghem. Le lendemain, nous déposons une autre plainte, cette fois pour cette exhibition de Micha.
- 13 septembre 2019 : Élisabeth Borne, sensible à nos images, s’engage à ce que Micha ne soit plus montré en spectacle et qu’il soit soigné. Nous plaidons pour que Bony, Glasha et les autres animaux soient saisis.
- 14 septembre 2019 : ne voulant ni ne pouvant le faire soigner sous sept jours, Poliakov emmène Micha à La Tanière.
- 16 septembre 2019 : nous déposons un deuxième complément de plainte avec des expertises basées sur les vidéos. Nous demandons entre autres le retrait définitif de Micha. Par ailleurs, nous portons plainte auprès de l’Ordre des vétérinaires de France contre le vétérinaire équin ayant établi un certificat permettant d’exhiber Micha à Racquinghem.
- 19 septembre 2019 : les experts à qui nous avons fait appel pour analyser les vidéos tirent la sonnette d’alarme à propos de l’état des ours et de leurs conditions de détention. Nous recevons des témoignages d’anciens employés attestant de la situation délétère des animaux sur la propriété et de la violence de M. Poliakov et de Mme Bruneau.
- 5-8 novembre 2019 : nos actions publiques déclenchent des réactions préfectorales… Nous déposons un recours au fond (tribunal administratif) pour excès de pouvoir contre le préfet (car il n’a pas agi pour les animaux). Le 8, nous déposons un référé-suspension pour faire retirer le certificat de capacité des dresseurs, faire annuler leur autorisation d’ouverture et faire saisir Bony, Glasha et tous les autres animaux (les audiences ont eu lieu le 15 avril 2021 : refus du tribunal).
- 12 novembre 2019 : Micha est opéré et meurt à la Tanière.
- 25 novembre 2019 : nouvelles images des geôles barricadées et premières images de Mina. Le préfet ordonne le placement de Bony et Glasha.
- 29 novembre 2019 : Bony et Glasha sortent de leurs geôles provisoirement et sont transférés dans les refuges où ils sont encore aujourd’hui. (Nous obtenons qu’ils ne puissent pas être récupérés par les Poliakov le 29 avril 2021 après une intervention volontaire à l’audience du 15 avril 2021.)
- 3 janvier 2020 : les Poliakov font obstacle à l’inspection inopinée des services de l’État.
- 15/29 avril 2021 : trois audiences le même jour et décision des plaintes au tribunal administratif pour excès de pouvoir, retrait des certificats de capacité et autorisation d’ouverture de l’établissement, ainsi que le retrait de Mina et des autres animaux. Intervention volontaire dans l’affaire qui oppose les Poliakov à la préfecture, pour nous assurer que Bony et Glasha ne retournent jamais chez les Poliakov.
- 12 mai 2021 : au tribunal correctionnel de Blois pour la plainte au pénal contre les Poliakov, suivant notre dépôt de plainte du 6 septembre 2019 et compléments ayant suivi.
- 12 mai 2021 : Rassemblement unitaire devant le tribunal correctionnel de Blois pour dénoncer l’exploitation des animaux et des actes de maltraitance.
- 1er septembre 2021 : Procès des Poliakov : la France protège-t-elle réellement les animaux sauvages ?
- 22 février 2022 : À la mort de Micha, s’ajoutent désormais les décès de Mina et d’au moins deux psittacidés
15 septembre 2019 - Des nouvelles
Vendredi 13 septembre, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire prenait un arrêté interdisant que Micha participe à quelque spectacle que ce soit, ordonnant qu’il soit soigné dans les cinq jours, au delà de quoi s’il n’allait pas mieux il irait dans un établissement médicalisé. Mais dès samedi 14 septembre, son tortionnaire conduisait l’ours mourant à au zoo/refuge de la Tanière, où Micha a été pris en charge immédiatement.
Nous sommes inquiets pour l’avenir de Micha, ses pattes et ses poumons sont le siège d’infections et d’inquiétantes analyses, mais nous sommes heureux qu’il soit enfin loin de son cachot. C’est une immense victoire, et une satisfaction incroyable d’avoir fait basculer son destin pour le mieux.
Pour Glasha, Bony, Mina la petite singe et l’ensemble des autres animaux exploités par le couple Poliakov le combat continue! Nous en sommes à notre quatrième plainte contre les Poliakov, nous ne lâcherons rien: plus aucun animal ne doit rester entre leurs mains. Quant aux dresseurs, ils devront répondre de leurs actes.
Ces images de l’ours Mischa étaient insupportables. Nous avons mené une série de contrôles et prenons 3 décisions immédiates :
✅ Interdiction de présentation à des spectacles,
✅ Administration de soins,
✅ Possibilité d’un placement médicalisé.
➡️ https://t.co/iObP0B83Hc pic.twitter.com/sIR33K2YA6— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) September 13, 2019
12 NOVembre 2019 - Micha est mort
Après quelques jours d’interruption d’antibiotiques, pour voir s’il reprenait des forces par lui-même, la santé de Micha s’est brutalement dégradée. Il a dû être anesthésié pour subir une opération et des analyses. Plusieurs jours furent nécessaires pour que la Tanière obtienne l’autorisation…
Micha ne s’est jamais réveillé. Il avait des tumeurs partout, jusque dans le cerveau…
29 NOVembre 2019 - Bony & Glasha sont sortis de leurs cachots... provisoirement
Trois jours avant l’audience au tribunal administratif d’Orléans devant lequel nous l’avons assignée, la préfecture du Loir-et-Cher décide du placement provisoire de Bony et Glasha. C’est un soulagement pour ces deux ours dont l’état de santé très préoccupant est enfin reconnu. Mais ils restent la propriété des Poliakov, et pas un mot sur les autres animaux.
25 ans de combats pour des #Cirquessansanimaux
25 ans de combat pour libérer les animaux
C’était hier… En 1999, One Voice lançait un combat très novateur à l’époque avec sa campagne « Des cirques oui, mais sans animaux ». Une cause pourtant évidente, pour qui souhaite secourir les animaux, faire barrage à leur exploitation. « Respecter la vie » aurait dit Théodore Monod, parrain de l’association.
Au passage des années 2000, constatant la misère physiologique d’un hippopotame, One Voice sera la première association française à déposer plainte contre un cirque, celui de Paris. Près de 20 ans plus tard, One Voice se bat pour Jumbo, l’hippopotame trimballé par le cirque Muller sans même participer aux représentations. Rien n’a changé entre temps, donc ? Si, beaucoup de choses ont changé…
À force d’enquêtes suivies, d’expertises scientifiques, d’actions en justice dès que nécessaire, à force d’alertes aux autorités, de soutiens aux mairies, d’informations auprès du public, de manifestations médiatiques, de libérations spectaculaires, en France comme à l’étranger, l’avenir des cirques exploitant les animaux se rétrécit, les consciences évoluent et la loi suivra, un jour.
Avec Vicky, en 2006, nous avons été les premiers à libérer une éléphante d’un cirque en France. Puis vint le lion Djunka, rendu à l’Afrique en 2007… D’autres ont suivi, d’autres connaîtront demain la liberté et non les cages! Alors nous ne lâcherons rien, car ces animaux sauvages à la dignité bafouée, qu’ils soient nés ou non en captivité, restent dressés avec brutalité, sont maintenus dans la souffrance par leurs conditions de détention, par la fureur des spectacles, la dureté de l’itinérance.
Pour eux, nous ne cesserons notre combat que quand tous les cirques seront sans animaux. Soutenez-le, rejoignez-le, amplifiez-le ! C’est une des clés pour que notre planète retrouve éthique et humanité !